Pour diminuer la température du fusion du quartz (environ 1700 °C) on ajoute un fondant, qui est habituellement l'oxyde de sodium. Dans la production actuelle, il est ajouté sous forme de carbonate (soude) ou nitrate. Qu'elle soit d'origine naturelle ou artificielle, à environ 800 °C, la soude se décompose en anhydride carbonique (gaz) et oxyde de sodium. Cet oxyde de sodium réagit à l'état solide avec la silice en transformant le quartz en silicates de sodium qui fondent à une température plus faible.
La potasse (carbonate de potassium - K2CO3) , elle aussi produite aujourd'hui de façon industrielle, a le même comportement. La soude (ou potasse) rend la silice plus fusible et prolonge l'intervalle de température pendant lequel le verre se solidifie (intervalle de transformation) et rend, comme on dit dans le secteur, le verre plus long.
A l'époque romaine et pendant le haut Moyen-Âge, le fondant était le natron, carbonate de sodium naturel que l'on trouve dans les lacs du Moyen-Orient. Le verre, fondu en Syrie, en Egypte et au Liban avec des sables silico-calcaires vernaculaires, était exporté sous forme de blocs de verre brut. Il était ensuite refondu et transformé dans les centres verriers situés dans tout le bassin méditerranéen et au nord de l'Europe.
Au Moyen-Âge le natron a été remplacé par des cendres végétales. En fonction de la dislocation géographique des verreries, les plantes qui étaient brûlées pouvaient être d'origine marine ou terrestre.
Des premières, qui furent utilisées principalement dans l'aire du bassin méditerranéen, on récupérait la soude, et des cendres de plantes continentales (chêne, hêtre,fougères, ...), utilisées principalement dans le Nord de l'Europe, on obtenait la potasse.
Comme il n'était pas encore possible d'effectuer des analyses chimiques pour déterminer la teneur en carbonates alcalins (en général faible et variable) dans les cendres, les verriers évaluaient la qualité à partir de la couleur, de l'odeur et du goût.
Pour la production d'un verre pur et incolore il fallait extraire des cendres le carbonate de sodium (ou potasse) par lessivage, en faisant dissoudre les cendres dans l'eau bouillante et en filtrant les résidus insolubles. Les meilleures cendres permettaient d'obtenir environ 40% de sels alcalins (carbonates, sulfates et chlorures). Ce fut le secret principal des verriers vénitiens qui a conduit à la naissance du cristal : un verre si limpide et incolore qu'il fut comparé au cristal de roche (quartz).
Ce n'est qu'à partir de la fin du XVIII siècle, en France, que l'on commença a produire de la soude de façon artificielle, en utilisant comme matière première, le chlorure de sodium (sel marin ou sel gemme). En 1791 Nicolas Leblanc mit au point un processus pour la production de soude artificielle plus riche en carbonate de sodium que les oxydes fondants naturels mais contenant encore de nombreuses impuretés. On parvint ainsi à obtenir un produit contenant 70-75% de carbonate de sodium. L'un des inconvénients du processus Leblanc était son coût de production élevé.
En 1865, fut mis au point en Belgique, un processus d'extraction du sodium des eaux de mer, grâce à un traitement à base d'ammoniaque, pour le transformer ensuite en carbonate de soude. Il s'agit du processus Solvay qui permet de fournir de la soude de bien meilleure qualité et plus économique, et qui après avoir été perfectionné est encore utilisé aujourd'hui.