Le four a bassin a été réalisé et utilisé à une époque plus récente. Il apparaît à la fin du XIX siècle, avec la naissance des formeuses qui remplacent la fabrication manuelle. Ce four est réalisé pour la production continue de verre ; les différentes phases de production qui, dans le four à creuset, se déroulent dans le temps, ont lieu ici au niveau de l'espace.
Le chargement du mélange est continu et advient à l'extrémité d'une grande cuve rectangulaire dont la superficie peut varier de quelques m2 jusqu'à presque une centaine de m2 dans le cas de four pour la préparation de plaques float et l'épaisseur du bain de verre fondu de 80 à 150 cm. En avançant vers l'extrémité opposée, le mélange fond et forme un liquide qui s'affine et devient homogène pour sortir ensuite de la cuve à travers un trou immergé (gorge) et atteindre la zone de transformation.
Ces fours peuvent produire de 100 à 1000 tonnes de verre par jour. Un four à bouteille peut produire un million de pièces par jour ! Et un four avec procédé float produit des plaques pouvant recouvrir une superficie égale à dix terrains de football !
Tout le processus, de la pesée et du mélange des matières premières jusqu'à l'emballage du produit fini est entièrement automatisé.
Les fours à bassin sont construits avec des blocs de matériaux réfractaires de différentes natures. Il s'agit en général de composts à base d'alumine et d'oxyde de zirconium. Dans les zones au contact du produit fondu, on utilise des blocs électrofondus extrêmement résistants à la corrosion car ils sont compacts et sans porosité. La voûte est en matériaux réfractaires de silice (électrofondu pour la production de verres fusibles à haute température) et les parois sont en général en matériau silico-alumineux.
L'énergie nécessaire pour atteindre la température de fusion est normalement fournie par des brûleurs à gaz et à huile et le réchauffement se fait par rayonnement. On utilise de plus en plus les fours à bassin mixte dans lesquels l'énergie est fournie par des électrodes immergées dans le bain de fusion (appoint électrique). Ces électrodes ne sont activées qu'à certains moments pour augmenter la quantité de verre produite.
En fonction de l'emplacement des brûleurs, les fours à bassin peuvent êtres classés comme suit :
a) Fours à flamme en U ou en fer à cheval (de petites dimensions, avec des productions inférieures à 200 t par jour) : l'énergie est récupérée en préchauffant l'air dans des récupérateurs métalliques préchauffés par des fumées en sortie.
b) Fours à brûleurs transversaux (les plus grands, alimentés par 4 à 6 brûleurs situés de claque côté, réglables de façon indépendante afin d'obtenir, le long de l'axe du four, la distribution de la température souhaitée). La récupération de la chaleur se fait par des régénérateurs, empilages de briques réfractaires situées sur les côtés du four, chauffées par les fumées en alternance.
En fonction du type de production, les fours peuvent contenir un seul bassin (il s'agit du four ouvert) de forme rectangulaire, allongé dans le sens d'écoulement du verre, ou deux bassins (dans le premier a lieu la fusion et l'affinage, dans le second, dit de transformation, on trouve les lignes d'alimentation (feeders) qui conduisent aux machines de formage (bouteilles, vases, verres). Les deux bassins sont reliés entre eux par une gorge.